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11 janv. 2009

Gourcuff, l'interview du JDD


Quel bilan faites-vous de vos six premiers mois à Bordeaux?
Je suis content d'être régulier. Entre les Girondins et l'équipe de France, je doutais de tenir le coup physiquement. C'est une grosse satisfaction. Depuis mon arrivée, je sens la confiance du staff et des joueurs qui n'ont pas hésité à me donner le ballon. Ça m'a incité à prendre des responsabilités rapidement. Les résultats ont validé tout ça.

Une partie du public vous découvre alors que vos débuts à Rennes datent de 2003. Avez-vous changé ou est-ce le regard des gens qui est différent?
C'est surtout l'équipe nationale qui change la perception du public. L'impact sur le statut des joueurs est incroyable. La Ligue 1 est vue par les passionnés mais l'équipe de France est vue par un public plus large encore. Forcément, tous ces gens-là me découvrent sous le maillot bleu.

Plusieurs fois à l'extérieur, vous êtes sorti sous les applaudissements. Vous appréciez?
Bien sûr, ça me touche. D'ailleurs, j'aimerais que le public français siffle un peu moins les joueurs qui donnent du plaisir, même s'ils jouent dans l'autre camp. Quand tu réussis de beaux gestes, les gens apprécient et le manifestent. J'aime ça car je cherche aussi à les distraire.

Vous sentez-vous davantage surveillé par vos adversaires?
Oui, je m'en rends compte depuis quelques semaines. En début de saison, je me déplaçais sans problème dans les intervalles, j'arrivais à me démarquer entre la défense et le milieu adverses. Maintenant, je me coltine souvent un gars dans toute ma zone. Parfois, ça ressemble à du marquage individuel ! Je dois apporter plus de mouvement et jouer à une touche de balle pour déstabiliser l'équipe adverse.



Avez-vous rencontré Zidane, auquel on vous compare inlassablement?
Jamais. Mais la comparaison me flatte. Je concède une similitude sur des gestes précis. C'est normal: beaucoup de joueurs de mon âge se sont inspirés de Zidane parce qu'il inventait des gestes. Aujourd'hui, j'ai conscience que certains de mes contrôles évoquent Zizou. Mais je ne fais rien pour, c'est naturel.

Appréciez-vous d'apparaître aussi dans la presse people, comme lors de vos vacances à Saint-Barth?
Je préférerais qu'aucun cliché ne sorte. Mais ce n'est pas la fin du monde. Tant que les photos sont positives, ça ira. Là, je jouais au foot avec mes potes au bord de l'eau, c'est sympa. Mais il faut que ça reste dans les limites.

Le magazine gay Têtu vous a élu "Bombe du mois" en décembre. Flatté?
On m'en a pas mal parlé et je me suis fait un peu chambrer ! Je n'y attache pas énormément d'importance. Même si j'ai envie que les gens aient une bonne image de moi.



Votre avenir à Bordeaux est-il lié à celui de Laurent Blanc?
Ce n'est pas le seul paramètre. Je ne maîtrise pas tout puisque Bordeaux bénéficie d'une option d'achat. Je ne penserai pas à mon avenir avant avril ou mai. Les dirigeants bordelais et moi, nous prendrons la meilleure décision. Ce ne sera pas une question d'argent. Des clubs étrangers proposeront peut-être de grosses sommes mais je peux très bien rester en France.

A quand remonte votre dernier contact avec l'AC Milan?
J'ai reçu des textos de bonne année de la part de dirigeants et de Massimo Ambrosini, avec qui je suis en contact régulier. Ensemble, on parle de tout et de rien, jamais d'un possible retour à Milan. Mais je n'ai rien reçu de la part d'Ancelotti (l'entraîneur).

Vous sentez-vous incontournable en équipe de France?
J'ai réussi de bons matches mais la prochaine liste (pour France-Argentine le 11 février), je la découvrirai sans aucune certitude. Le passé ne fait avancer personne, donc je n'y pense déjà plus. (Il sourit) Je ne suis pas du genre à visionner en boucle mes plus belles actions.

Pourquoi avez-vous choisi de prendre du recul après Roumanie-France (2-2)?
Il y avait énormément de sollicitations. J'ai voulu calmer le jeu pour ne pas être perturbé. Il ne faut pas que la réussite se transforme en pression supplémentaire. Je me suis peu exprimé et j'ai pu rester concentré. Je suis content d'avoir évité ce piège-là. Du coup, je suis frais psychologiquement pour la deuxième partie de la saison. Je suis très motivé, j'ai envie de m'éclater.



Votre père Christian, entraîneur de Lorient, est réputé exigeant. Vous a-t-il félicité ?
C'est vrai que c'est un perfectionniste. Mais, cette année, il est globalement satisfait. Surtout, il est ravi de me voir enchaîner les matches de qualité avec de bonnes jambes.

Bordeaux a seulement deux points d'avance sur Paris. Avez-vous la pression?
Nous voulons faire le trou avec les poursuivants qui nous collent afin de penser à Lyon (1er avec trois points d'avance). Mais Paris est en grande forme et plus en confiance qu'à l'aller (1-0 pour le PSG). On va essayer de mettre leur grosse défense en danger pour rester dans une spirale positive.

Source : http://www.lejdd.fr/cmc/sport/200902/gourcuff-j-ai-envie-de-m-eclater_178254.html

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