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14 nov. 2008

Aulas : "Gourcuff, quel que soit le prix"


« Sud Ouest » : La vocation de Lyon est d'attirer les meilleurs joueurs de Ligue 1. Au cas où Bordeaux n'aurait pas les moyens de lever l'option d'achat pour Yoann Gourcuff en fin de saison, votre club ferait-il une proposition au Milan AC ?

Jean-Michel Aulas: Il faudra voir avec Claude Puel. La décision lui revient. Mais vous savez, quand Yoann a quitté le Stade Rennais, il était très près de venir à Lyon. J'étais allé moi-même le voir à Rennes, ainsi que son papa. Je n'avais pas été suffisamment convaincant. Ceci étant, il a toujours fait partie des joueurs que notre cellule de recrutement aurait voulu engager. Laurent Blanc et Jean-Louis Triaud ont été plus efficaces sur ce coup-là que nous, puisqu'ils l'ont récupéré en prêt.
Mais évidemment, c'est un joueur qui intéresse l'Olympique Lyonnais, je dirais quel que soit le prix. C'est vraiment un joueur de grand talent et qui a son avenir devant lui. Je ne dis pas ça pour concurrencer Bordeaux. N'importe quel grand club serait intéressé.


Aviez-vous retenté une approche à l'intersaison ?
Pas du tout. Je ne pensais pas que le Milan AC était disposé à le prêter. J'en ai d'ailleurs parlé après à mon interlocuteur de Milan à l'European Club Association (ECA). C'est parce que nous n'avons pas été suffisamment attentifs qu'on ne s'est pas positionnés. C'est bien joué de la part de Bordeaux. C'est un super investissement. Si en plus il y a une offre d'acquisition à des prix acceptables, c'est une très bonne affaire pour les Girondins. D'ailleurs, je ne vois pas comment Bordeaux ferait pour ne pas lever l'option, compte tenu de ce qu'il réalise en ce moment.

Et Laurent Blanc, aviez-vous sérieusement songé à lui ?
J'aime beaucoup Laurent Blanc depuis longtemps. Je reconnais qu'il a acquis la dimension qu'on est en droit d'attendre d'un entraîneur d'un très grand club, beaucoup plus rapidement que je ne l'avais imaginé.
C'est un regret. Au moment de l'arrivée d'Alain Perrin à Lyon, objectivement, j'aurais probablement mieux misé avec un garçon comme Laurent Blanc. Je suis bluffé par tout ce qu'il fait depuis deux ans à Bordeaux. Vraiment, chapeau ! En fin de saison dernière, on en avait parlé avec Nicolas de Tavernost. Mais il m'avait dit : « Pas touche ! ».

Dans une équipe de stars, un ancien champion du monde impose sans doute plus facilement le respect. Cet aspect des choses entrait-il en ligne de compte ?
Pas uniquement. Il y a deux types d'entraîneurs en Europe : celui qui peut entraîner n'importe quelle équipe moyenne ou en devenir et celui qui peut entraîner un groupe avec vingt internationaux. À Lyon, il y a dix-huit A. Pour être crédible vis-à-vis de ces joueurs, il faut appartenir à la deuxième catégorie. Laurent Blanc comme Claude Puel en font partie.

L'ambiance est-elle meilleure que la saison dernière ?
Elle est excellente. Claude Puel a fait une arrivée remarquée. Il y a une confiance totale. Je suis plus reposé, car je n'ai pas à intervenir.

Même s'il crée autant de problèmes qu'il n'en résout, regrettez-vous d'avoir vendu Ben Arfa à Marseille, qui est un concurrent direct aujourd'hui ?
Le problème, c'est qu'on n'a eu aucune autre offre. Ni à l'étranger, ni en France. Il y avait un autre club intéressé, Paris, mais qui s'est retiré. J'ai toujours dit qu'Hatem était un très grand joueur en devenir, avec un talent absolument spontané.
C'est bien pour Marseille. Il faut des équipes capables de rivaliser sur le plan français et européen. On n'a pas pris cette décision sur un coup de tête. C'était mûrement réfléchi. Non, je ne regrette pas du tout. Je lui souhaite de tout cœur de réussir à l'OM. D'ailleurs, et cela n'a pas été suffisamment dit, on est toujours propriétaires de 20 % d'Hatem. S'il réussit, il aura une valeur de revente très importante sur laquelle on est intéressés.


La saison passée, ce sont les confrontations directes avec Bordeaux qui, finalement, avaient décidé du titre. Êtes-vous inquiet après votre défaite à domicile face à Metz ?
Bien évidemment. Mais c'était la Coupe de la Ligue. Il y a toujours une grande différence dans la psychologie des joueurs, et non des dirigeants, entre la Champions League d'une part, les Girondins, Marseille ou le PSG d'autre part, et puis ce genre de rencontre.
Mardi, sur le terrain, il n'y avait que quatre ou cinq joueurs qui seront titulaires dimanche. Quatre probablement. L'an dernier aussi, juste avant de venir à Bordeaux, nous avions eu un gros accroc. On avait perdu 3-0 chez nous contre Glasgow.


Source : Sud-Ouest

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